[TABOUROT (Etienne)]

Les Bigarrures, et touches du seigneur des Accords. Avec les apophtegmes du Sieur Gaulard. Et ses escraignes dijonnoises. Derniere edition, reveuë & de beaucoup augmentée. Paris, Jean Richer, 1603. 5 parties en un volume in-12 de (12) et 182 ff. pour le Premier Livre; (4) et 50 ff. pour le Quatriesme Livre; 64 ff. pour Les Touches; 59 ff. et (1) f. blanc pour Les Contes facecieux de Gaulard; 60 ff. mal chiffrés 59 pour Les Escraignes dijonnoises: maroquin rouge, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin vert, triple filet doré encadrant les plats, coupes filetées or, bordures intérieures décorées, tranches dorées (reliure du XVIIIe siècle). Première édition collective complète. “L'une des plus jolies éditions, et peut-être la plus rare à rencontrer en bonne condition; c'est la première qui renferme les diverses parties réunies” (Brunet, Supplément II, 718). L'illustration comprend deux portraits gravés sur bois; un d'Etienne Tabourot répété trois fois, l'autre du supposé Sieur Gaulard. On compte également 26 petites figures gravées sur bois dans le texte, dont 16 médaillons offrant des rébus. Tabourot s'intéresse à tout: l'invention des rébus, les calembours, les contrepèteries (souvent grossières), les anagrammes, équivoques, etc., le tout mêlé d'un humour rabelaisien au gros sel. Les Touches s'en prennent, en vers, aux avares, aux astrologues, aux juges, à tous les gens en place qui exploitent les petits et les humbles. Les usuriers comme les gentilshommes dégénérés sont cloués au pilori. Les Contes facétieux et Les Escraignes dijonnaises puisent dans le répertoire populaire des contes de veillées. “Des vers rétrogrades et des vers rapportés, des allusions, des acrostiches, mille extravagances délicieuses dont Malherbe et Boileau débarrasseront la poésie en la saignant jusqu'à ce qu'elle rende le dernier soupir” (Pierre Lartigue). Charmant exemplaire en maroquin décoré du XVIIIe siècle. Ex-libris armorié gravé de M.