ZOLA (Emile)

La Faute de l'abbé Mouret. Paris, Charpentier et Cie, 1893. In-12 de (2) ff., 428 pp.: demi-chagrin vert, dos à nerfs fileté or et à froid, pièces de titre de maroquin vert, tranches jaspées (reliure de l' époque). Édition originale, dont il n'a pas été tiré de grand papier. Fraternel envoi autographe signé sur le faux titre: A Alphonse Daudet Son ami Emile Zola Superbe provenance que celle de l'auteur des Lettres de mon moulin. Les deux écrivains étaient intimement liés et, le 20 décembre 1897, c'est Émile Zola qui fut chargé par la famille de prononcer l'éloge funèbre de Daudet. Quelques jours plus tard, il publiait dans Le Journal un hommage à son ami: “On a dit que Daudet était le plus foncièrement réaliste de nous tous, et c'est vrai. Nous autres, nous restions plus ou moins engagés dans le romantisme d'hier, dont nous sommes issus. Il s'en trouvait naturellement libéré, il restait respectueux du petit fait, il se montrait beaucoup plus honnête que nous devant la vérité moyenne. Dans sa grâce, dans la réserve un peu ironique de son équilibre, il a fait la plus solide, la plus sûre besogne de vérité. Et il est telle de ses pages charmantes qui a une vigueur, une efficacité définitive de réalité, qu'aucun de nous n'a dépassée, dans ses oeuvres les plus fortes.” Plaisant exemplaire en reliure du temps. Manque dans la marge blanche de la page 329 et petite déchirure sans manque de papier page 403. Cachet de Julia Allard, épouse d'Alphonse Daudet, sur le feuillet de garde (Bibliothèque Alphonse Daudet, 1941, nº 188)