BELLINI, Vincenzo - Lot 588

BELLINI, Vincenzo Beatrice di Tenda, Musique de Bellini. Opéra Complet. Partition de Piano et Chant (...) Edition de luxe. Paris, Mme Ve Launer, 14 Boulevart [sic] Montmartre [Imp. De Vassal Frères], s.d. [vers 1840]. Grand in-8 (265 x 180 mm) de (4) pp. pour le titre et la liste des personnages et 215 pp. de musique, entièrement lithographié: demi-veau vert foncé, dos lisse orné de filets, initiales F.C. dorées au bas du dos, plats recouverts de papier marbré, gardes et contregardes postérieures de papier jonquille, non rogné (reliure de l'époque). Précieux exemplaire ayant appartenu à FrÉdéric Chopin. Le style de la reliure, ainsi que les initiales F.C. frappées au bas du dos, désignent un volume provenant de la bibliothèque personnelle du grand compositeur polonais, en partie conservée à l'Institut Chopin de Varsovie. L'admiration de Chopin pour la musique de Vincenzo Bellini (1801-1835) n'est pas un secret. Plusieurs de ses pièces pour piano présentent des inflexions italianisantes qu'il faut attribuer à l'influence de son confrère sicilien. Les lignes mélodiques des Nocturnes, par exemple, longues et ornées, trouvent leur source dans l'art vocal élégant et élaboré de Bellini. Les deux compositeurs sont morts prématurément. Chopin, qui était plus jeune et survécut quatorze ans à Bellini, resta fidèle jusqu'au bout à la musique de son ami. On connaît l'anecdote de Chopin demandant, sur son lit de mort, qu'on lui chante un air du compositeur italien. Anecdote relayée par une note manuscrite en anglais insérée, au XXe siècle, dans cet exemplaire: "Quelques minutes avant d'entrer en agonie, [Chopin] demanda à son élève, la comtesse Delfina Potocka, de chanter l'aria provenant de Beatrice di Tenda de Bellini [‘Ah non pensar che pieno', ici p. 14]. Pour interpréter cette aria, elle a probablement utilisé le livre [qui] se trouvait dans la bibliothèque de Frédéric Chopin". Il existe plusieurs versions des derniers instants de Chopin. En dépit de leurs