PASTERNAK, Boris Leonidovitch

L'Éclaircie. Paris, [Éditions des amateurs de la poésie de Pasternak], 1959. In-8 (205 x 140 mm) de 49-(3) pp.: broché, couverture grise, plat supérieur imprimé; conservé dans une boîte moderne de veau bleu, dos lisse avec titre au palladium, doublure d'agneau-velours gris. Édition originale. Le dernier recueil de Pasternak, son testament poétique. Le poète s'est éteint à Moscou le 30 mai 1960). Intimement lié à son grand roman, Le Docteur Jivago, l'ouvrage a été publié à Paris par les amis de Pasternak, parmi lesquels Viktor Frank. Le tirage fut confidentiel: une centaine d'exemplaires hors commerce. Bien complet du feuillet volant (156 x 110 mm) contenant le poème dans lequel Pasternak consigne ses réflexions sur l'attribution du prix Nobel (23 octobre 1958), récompense qu'il fut contraint de décliner suite à la réaction violente des autorités soviétiques. L'Éclaircie, composée de trente poèmes écrits entre 1956 et 1957 (trente-et-un si l'on compte "Le prix Nobel", imprimé à part en 1959 et joint au volume par les éditeurs), "a pour arrièreplan et pour ciment lyrique le sentiment exaltant de victoire intérieure et de libération que laisse à Pasternak l'achèvemente du Docteur Jivago..." (Michel Aucouturier). On retrouve dans cette vendange poétique tardive la même abondance de sensations acoustiques et olfactives, la même densité de métaphores riches et brillantes, la même sensibilité aux phénomènes météorologiques qui caractérisent la prose du chef-d'oeuvre romanesque de Pasternak. Le poète enregistre avec sensibilité et précision le caractère fuyant des événements naturels et la fugue des saisons. Gels, dégels, pluies, bourrasques et chutes de neige se succèdent sans répit dans ses poèmes jalonnés d'images qui fleurent l'humidité et la terre mouillée. Loin des combats des hommes, Pasternak demeure enchanté face aux iridescences, aux réverbérations et aux vibrations du cosmos. La couverture est très fragile: le dos et l