RILKE, Rainer Maria

Die Sonette an Orpheus (Les Sonnets à Orphée). Geschrieben als ein Grab-Mal für Wera Ouckama Knoop. Leipzig, Im Insel Verlag, 1923. In-8 (212 x 137 mm) de 63-(3) pp.: veau vert bronze, dos à nerfs, pièce de titre noire, cinq filets dorés encadrant les plats, couronne de laurier au centre, gardes peintes en vert mousse et ornées verticalement de filets dorés courbes, non rogné, tête dorée, étui bordé orné d'une fine guirlande dorée (reliure de l'éditeur). Édition originale. Exemplaire du tirage spécial à 300 exemplaires sur vergé (n° 126), revêtu de la reliure "de luxe" exécutée à Leipzig par H. Sperling. Les 55 Sonnets à Orphée, conçus au départ comme un requiem pleurant la mort de la danseuse Véra Ouckama KnooP(1900-1919), dépassèrent très vite ce deuil anecdotique pour former l'un des cycles centraux de l'oeuvre rilkienne - et de la poésie allemande tout court. Dictés plus que composés ("Ils sont la dictée la plus secrète, la plus mystérieuse, même pour moi, que j'aie pu supporter et exécuter"), ils furent rédigés en février 1922 au château de Muzot, lors d'une "innommable tempête créatrice", peu après l'achèvement des Élégies de Duino. En adoptant la forme fixe du sonnet classique - qu'il avait abordé dans ses traductions de Pétrarque, Michel-Ange et Louise Labé - et en appliquant le dispositif rhétorique mis au point dans les Nouveaux poèmes (1907) à l'exploration de la problématique poète-monde-mort, Rilke oppose au versant nocturne et dionysiaque de sa poésie, incarné par les Élégies, la clarté apollinienne et diurne des Sonnets. Hoffmannsthal, qui n'appréciait guère le mysticisme et la versification des Élégies, tenait les Sonnets pour le chef-d'oeuvre de Rilke. Bel envoi autographe signé de l'auteur, à l'encre noire: à Monsieur Jean Pozzi, heureux de l'affirmer dans la possession de ce livre (que je n'avais jamais vu si soigneusement habillé) R. M. Rilke. Diplomate, orientaliste et collectionneur, Jean Pozzi (1884-