JAMES ENSOR (1860-1949)

La Bataille des Éperons d'or, 1888 Encre sur papier Signée en bas à gauche Dédicacée à Jef de Vlieger en 1935 H_13 cm L_19 cm "A vous, troupes batailleuses criant aux cigales, hurlant aux bourdons, vos sifflements répercutés par les échos dociles s'entendront des deux hémisphères." Au sortir du XIIIe siècle, la Flandre jouissait d'une certaine prospérité, profitant de l'essor de l'Angleterre qui avait su instaurer une brillante politique économique. Certaines villes flamandes telles que Bruges ou Ypres connurent ainsi leur âge d'or. La France qui avait la prédominance du territoire européen voyait d'un mauvais oeil l'émergence d'une nouvelle puissance. Afin de contrecarrer la progression anglaise, le roi de France Philippe IV le Bel fit emprisonner le Comte de Flandre. Les villes et le Comté de Flandre étaient désormais sur le point d'être annexés au royaume de la couronne française. C'est dans ce contexte que le peuple flamand appela à la révolte. Le 18 mai 1302, se déroula donc le fameux épisode du « Schild en vriend » des Matines Brugeoises. Néanmoins, l'affrontement majeur fut bien la Bataille des Eperons d'Or qui eut lieu le 11 juillet 1302, aux abords de la ville de Courtrai. Ayant dans un premier temps lancé l'assaut, l'armée française fut rapidement mise en déroute et placée sous le joug des troupes flamandes formées de milices urbaines et de paysans. Cette victoire apparut aux yeux des flamands comme le résultat d'une résistance désespérée. La Bataille des Eperons d'Or n'est pas un mythe mais bien un événement historique documenté. Son aura fut telle qu'elle commença par la suite à mener une seconde vie en tant que symbole du patriotisme et du nationalisme. Si bien qu'elle occupa une place immuable dans la mémoire collective et entra dans la légende. Il n'y a dès lors rien d'étonnant au fait que James Ensor ait illustré ce thème particulièrement en vogue aux alentours de 1900. Cependant, bien plus que la fibre patriotique, c'est sans nul doute son humour et