BARRÉ DE SAINT-VENANT (Jean)

Des colonies modernes sous la zone torride, et particulièrement de celle de Saint-Domingue; Ouvrage dans lequel on découvre les causes de leurs malheurs, et où l'on développe les véritables principes du gouvernement qui leur convient; les moyens économiques de les faires arriver promptement à la plus grande prospérité, et de rendre le sort des Nègres préférable à celui d'aucun peuple de l'Europe. Paris: Brochot père et compagnie, An X (1802). — In-8, 191 x 120: (2 ff.), xvj, 512 pp., (1 f.), pp. (513)-516, 1 tableau. Basane racinée, dos lisse recouvert de maroquin rouge orné de motifs dorés, initiales P.A.W. dorées en queue, tranches jaunes (reliure de l' époque). Sabin, 3592. Édition originale. Jean Barré de Saint-Venant (1737-1810), agronome et ancien capitaine d'artillerie, épousa une riche propriétaire de Saint-Domingue et devint un esclavagiste virulent. Son livre en est le reflet éclatant; il se divise en deux parties, ainsi présentées par l'auteur dans son introduction: «la première contient les principes du gouvernement sous la zone torride; ils sont fondés sur la contrainte au travail parce qu'il est la base de toutes les productions, de toutes les prospérités et de toute civilisation [...] (Les esclaves) sont infiniment mieux dans nos Colonies qu'en Afrique, où ils sont livrés de tems immémorial à toute la barbarie, à tous les désordres et à tous les crimes qui peuvent abrutir un peuple et le rendre misérable. Leur transplantation en Amérique améliore leurs espèces; ils deviennent forts, vigoureux, et sont les seuls hommes propres aux travaux des Colonies.» La seconde partie «contient les moyens de rétablissement; c'est au milieu des décombres, du sang, du carnage, des cendres, de la dépopulation et de la révolte, qu'il faut l'obtenir.» Il y est également traité de la réunion de la Colonie espagnole à la partie française, réunion pour laquelle l'auteur s'oppose: «Jamais acquisition ne fut plus trompeuse, plus contraire à la prospér