Les métamorphoses de Georges Braque

Les enchères en ligne de cette vente se sont ouvertes sur Drouot Online
le vendredi 19 juin à 14 heures & se termineront le lundi 29 juin à 18 heures.

 

S’il est un peintre dans ce XXe siècle qui incarne « l’honneur de la France » comme le disait Malraux, c’est bien Georges Braque. Intime de Picasso, Derain, Apollinaire, Gris, Laurens, Léger, Satie, Reverdy, de Staël et de bien d’autres noms célèbres, il est au centre des révolutions culturelles qui ont ébranlé le siècle.
Né d’un père et d’un grand-père peintres décorateurs, Georges Braque était destiné à devenir artisan. Il suivit cependant des cours pour devenir artiste peintre jusqu’en 1905.

En 1906, Braque découvre le fauvisme de Matisse et Derain. La période fauve dure à peine une année et demie. Braque trouve pourtant dans ce mouvement une manière de s’éloigner de l’académisme et d’explorer les contrées inconnues de la couleur. De son séjour fauve dans le midi, il sélectionna 6 toiles qu’il expose au salon des indépendants de 1907. Braque y fera deux découvertes primordiales, celle de son premier marchand, Daniel Henry Kanhweiler, qui lui achète une des six toiles, et celle que son art se vend, Wilhelm Uhde lui achetant les cinq autres toiles.

L’année suivante, au salon d’automne, où une seule toile de Braque sur sept présentées est retenue, une rétrospective de Cézanne, mort un an plus tôt, est offerte au public. Braque, profondément inspiré par ces toiles décide d’effectuer un troisième voyage à l’Estaque, pour étudier et approfondir les théories du maître d’Aix. Avant ce voyage, Braque est encore fauve. A son retour, il porte en lui les fondements de ce qui deviendra son Grand œuvre : le cubisme.
Le cubisme, qui va révolutionner les rythmes plastiques de la peinture et lui donner une trajectoire inédite comporte encore des zones d’ombres, quand à la détermination de son origine. Il ne fut pas simple d’abord de définir la paternité et les inspirations des premières œuvres cubistes qui mettent en opposition deux génies de la peinture en ce début du XXe siècle : Georges Braque d’une part, créateur génial d’un nouvel espace pictural, intellectuel au tempérament pondéré d’artisan, modeste, de bon sens et à la vie personnelle équilibrée, préférant l’ombre et l’intériorité à l’excès de lumière attisée par Pablo Picasso d’autre part, à l’extraordinaire virtuosité artistique, doué d’une vista hors du commun, à la personnalité extravertie et à la vie mouvementée.

Cette relation, que Braque a qualifiée de « cordée en montagne », fondamentale dans l’œuvre des deux peintres, et inscrivant un chapitre incontournable à l’histoire de l’art, s’achève en 1914 avec la mobilisation de Braque au combat pour la première guerre mondiale, dont il reviendra trépané en 1915, et convalescent jusqu’en 1917. S’il approfondit son cubisme jusqu’en 1922, Georges Braque manifeste une autre façon d’aborder la peinture, selon des thèmes déterminés.

C’est le troisième temps de son œuvre, celui de la période thématique. Georges Braque se consacre alors à l’analyse de différents thèmes, tachant d’y explorer toutes les possibilités de composition, pour finalement les mettre à nu, dans le but de montrer toutes les facultés de l’objet puis du sujet. Par ces thèmes récurrents, Braque a aussi voulu perfectionner ses conceptions picturales jusqu’à l’extrême limite de leurs possibilités. Au sein de ces thèmes, émergeront des œuvres fondamentales de la carrière du peintre, comme « les billards », pour lesquels il sera récompensé à la biennale de Venise, les fameuses Barques issues de paysages normands, où il se rend régulièrement depuis qu’il s’est fait aménagé un atelier à Varengeville –sur-mer, et bien sûr « les oiseaux ».
Au soir de sa vie, Georges Braque, sélectionna pour les « Métamorphoses », dernier temps de son œuvre, une centaine de ses œuvres majeures qui furent retranscrites en gouaches maquettes créées en deux dimensions, pour les transformer, non plus virtuellement comme il l’a fait dans son cubisme analytique puis synthétique, mais physiquement, par le biais de la troisième dimension. Toutes ces œuvres porteront des noms issues de la mythologie grecque, chère à Georges Braque, qui avait déjà crée sa propre version de la théogonie d’Hésiode. Il choisit pour ses « Métamorphoses », en référence à celles d’Ovide, autre texte fondateur de la mythologie grecque, un sculpteur lapidaire, Heger de Loewenfeld. Leur travail sera ponctué, à la demande d’André Malraux, par une exposition au palais du Louvre. Georges Braque était déjà le premier peintre à être entré au Louvre de son vivant, en peignant le salon de la salle Henri II en 1953. L’exposition se tint du mois de mars au mois de mai 1963. Trois mois plus tard, Georges Braque mourait. Malraux fit voter un hommage national et prononça lui-même l’oraison funèbre devant ce même musée, entre les célèbres colonnades et Saint-Germain-l’Auxerrois.
 
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Amélie Sieffert T. +33 (0)1 49 49 90 00 - asieffiert@pba-auctions.com
 
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