Vente à venir - JUDAÏCA


Lundi 25 avril 2022 - Paris
  
“C’est ainsi mais ça devrait être comme cela”
“So ist es aber so soll’s sein”

 
Livret réalisé au Camp de Gurs par Trudl Besag, jeune artiste juive allemande, en 1941. 
H_16 cm L_11 cm. 
Exceptionnellement rare et important livret manuscrit comportant 14 doubles pages et 28 illustrations en aquarelle. 
Chaque double page contient des textes écrits en rimes en allemand et deux illustrations qui comparent sur le côté gauche la triste réalité de la vie au camp de Gurs, et sur la droite la vie idéale en liberté.
 
30% du prix de vente de ce livret sera versé à la « Foundation for the Welfare of the Holocaust Victims », Hamlacha 3, Tel-Aviv – Israël – www.k-shoa.org



Un autre livret quasi-identique à celui-ci – que Trudl Besag a offert à Rosa Hirschbruch à l’occasion de son 65ème anniversaire – fait partie de la collection du Musée de l’holocauste de l’Illinois aux États-Unis.

Trudl (Gertrud) Besag est née en 1916 à Frankfort en Allemagne, elle a vécu à Baden-Baden et fut déportée le 23 octobre 1940 avec sa mère et ses sœurs au camp de Gurs, ville française située dans les Pyrénées près de Pau. 116 personnes, incluant la famille Besag, furent déportées de Baden-Baden vers ce camp le même jour dans le cadre de l’opération Bürckel-Wagner. Cette opération avait pour objectif de vider le sud-ouest de l’Allemagne de ses habitant juifs. Environs 6500 juifs Allemands ont été déportés au total dans le cadre de cette opération.

Le camp de Gurs a servi de lieu d’internement administratif entre 1939 et 1945, essentiellement pour des étrangers. La première année, le camp a servi à interner des espagnols refugiés de la guerre civile. Il a ensuite vu l’arrivée d’allemands vivant en France, pour la plupart des réfugiés juifs, et à partir d’octobre 1940, des juifs venant d’Allemagne et des pays appartenant au Reich y ont été envoyés.

Le camp de Gurs fut placé, dès l'origine sous administration française. Le chef de camp joua un rôle essentiel dans l'administration du camp et la vie quotidienne des internés. René Gruel fut nommé chef de camp le 1er septembre 1942. Il a laissé le souvenir d'un fonctionnaire modèle du régime de Vichy. C'est lui qui, en 1942 et 1943, établit les listes de déportés.

Plusieurs milliers d’hommes, femmes et enfants y ont été internés en raison de l’antisémitisme d’état pratiqué par le régime de Vichy. D'août 1942 à mars 1943, six convois transportèrent trois mille neuf cent sept Juifs, hommes et femmes, vers Drancy puis Auschwitz, où ils furent presque tous exterminés.
Ainsi qu’en témoigne le livret, les conditions de vie à l’intérieur du camp étaient particulièrement difficiles et insalubres.

Soixante personnes par baraquement, des rats, des poux, le froid, le manque de nourriture : c’est en ces termes que Trudl Besag décrit et dessine la triste réalité de son sort au camp, en le comparant à chaque fois à ce que devraient être des conditions de vie normales. La maladie frappa nombre d’internés : environ 15% d’entre eux sont morts dans le camp en raison des mauvaises conditions d’hygiène et de vie.

Le livret commence par une dédicace à un certain Richard et fait référence aux activités culturelles que Trudl à partagées avec lui dans le camp.
Trudl Besag fut libérée du camp avec l’aide d’un moine bénédictin à la fin de l’année 1941.
La plupart de sa famille fut également sauvée. Une de ses sœurs et une tante furent déportées à Auschwitz.

Elle émigra aux États-Unis et y vécu jusqu’en 2000.

Estimation : 10 00 / 15 000 €