VENTE REPORTÉE - PIERRE BERGÉ & ASSOCIÉS - Les métamorphoses de Georges Braque


Mardi 3 novembre, la maison Pierre Bergé & Associés dispersera une collection consacrée à Georges BRAQUE (1882-1963), réunie par un proche de l’artiste. L’ensemble, composé de 70 œuvres, est estimé autour de 1 M€. 

Les sculptures, tapisseries, bijoux, gouaches et pastels proposés aujourd’hui aux enchères sont des œuvres de maturité, réalisées lorsque l’artiste expérimente différents médiums et se penche sur les Métamorphoses. 

En 1906, Braque découvre le fauvisme d’Henri MATISSE (1869-1954) et d’André DERAIN (1880-1954), et bien que cette période ne dure à peine plus d’un an et demi, elle permet à l’artiste de s’émanciper de l’Académie pour explorer la couleur. Cette progression plastique amène le jeune homme à une nouvelle conception des formes, marquée par l’Œuvre de Paul CÉZANNE (1839-1906) et de ses toiles sur l’Estaque. Il est inspiré par l’abolition de la perspective et la simplification des figures. Un an après, il rencontre Pablo Picasso (1881-1973), qui peint Les demoiselles d’Avignon. L’œuvre est pour lui une révélation esthétique. Les deux artistes se lient alors d’amitié et élaborent ensemble les théories du Cubisme, une peinture figurative complexe qui multiplie les points de vue à partir d’une image fixe. 

Au crépuscule de sa vie, devenu maître incontesté du Cubisme, Georges Braque désire donner une troisième dimension à sa peinture, pour se consacrer à l’analyse du sujet et revenir au réel. Il sélectionne parmi ses créations majeures une centaine d’œuvres, qu’il retranscrit en gouaches maquettes en deux dimensions – toutes détruites depuis, car trop fragiles. Cette étape intermédiaire précède leur transposition en trois dimensions. Braque puise dans la mythologie les titres de ces œuvres et nomme cette série « les Métamorphoses », en référence aux célèbres Métamorphoses d’Ovide.

L’artiste fait appel en 1961 au sculpteur lapidaire Heger de Löwenfeld pour effectuer ses métamorphoses en trois dimensions, qui deviendront pour André Malraux « l’apothéose de Braque ». À la demande de ce dernier, les œuvres résultant de la collaboration des deux artistes sont exposées au palais du Louvre en 1963 - Braque est déjà familier du musée, puisqu’il avait, en 1953, réalisé les peintures de la salle Henri II. Quelques mois après cette dernière exposition, Malraux prononcera devant le musée, l’oraison funèbre de l’un des plus brillants artistes du XXe siècle. 

 

Zétès et Calaïs, 1963-2012
Sculpture en bronze doré à la feuille.
Cachet du fondeur Rosini, fondue en 2012.
Estimation : 15 000 - 20 000 €
 

D’après Georges Braque, réalisé par le Baron de Löwenfeld
Neo Glaucos, 1971
H. 50 cm ; L. 140 cm
Estimation : 300 000 - 350 000 €
Glaucos 1er est une œuvre réalisée par le Baron de Löwenfeld en 1963, volée à Nîmes en 1970. En 1971, pour venger Glaucos, Löwenfeld réalise Glaucos II, la réplique exacte de son grand frère qui sera par ailleurs retrouvé l’année suivante à Saint Denis. La sculpture, spectaculaire, se compose de cinquante kilos d’améthyste, gainée d’or massif et ornée d’un oeil d’émeraude de 100 carats. Néo Glaucos fut la pièce majeure d’une exposition itinérante regroupant d’autres bijoux, de bas-reliefs et de planches illustrées de Braque. 




 
    

Helios, 1963
Gouache originale.
Estimation : 15 000 . 20 000 €

« Helios »
Broche en or jaune 18K (750)
ornée d’une citrine.
Poids brut : 28,8 g.
Estimation : 4 000 - 6 000 €
 
  
              

Les oiseaux bleus - Hommage à Picasso Mosaïque,
réalisée par Heïdi Melano.
H. 120 cm ; L. 160,5 cm ; P. 3 cm
Estimation : 40 000 - 60 000 €

Délos
Sculpture monumentale en filigrane de bronze gainé d’or.
Numérotée 2/8, fonte Landowski
post mortem 2007.
Réalisée d’après la gouache Délos signée de Georges Braque en 1962.
H. 210 cm ; L. 170 cm
Estimation : 200 000 - 250 000 €

Hermès, 1962-2002
Sculpture cubiste en or 18k et marbre noir veiné blanc.
Cachet du fondeur Cas-Bernard, 
fonte post mortem réalisée en 2002.
Signée, datée et numérotée 1/8.
Réalisée d’après la gouache Hermès signée de Georges Braque en 1962.
H. 37 cm ; L. 16,5 cm
Estimation : 120 000 . 150 000 €