COCTEAU Jean

Lettre autographe signée «Jean*» à Julien Green, 1 page pleine in-4; Milly, 5 juillet 1949. Enveloppe. «... LE TRAVAIL ME PRIVE DES CHOSES QUE J'AIME... JE ME VENGE EN LISANT TON JOURNAL...». Il lui demande son numéro de téléphone, «... pour que je puisse te voir. Le travail me prive des choses que j'aime et m'en éloigne à coups de tête dans le dos. Je me venge en lisant ton journal. C'est délicieux de vivre les minutes mortes. Elles ont la force des lettres qu'on retourne et dont on se rend compte qu'on les avait mal lues car on y cherchait... certaines choses. Les autres... fleurissait dans l'ombre. C'est la perspective inverse. Les moindres détails grandissent en s'éloignant de nous...». Puis, à propos de son compagnon Jean Desbordes, mort en 1944 sous la torture nazie: «... Je l'ai toujours vu en marche vers un héroïsme, vers un excès sublime, vers un drame de ce genre. Tu le voyais comme on lit les lettres. Notre crime est d'être inattentifs et pourquoi ne pas l'être dans ce vacarme et cette vague de mensonges? Je voudrais que tu saches de quelle tendresse fidèle s'accompagnent mes longues figures dans le vide...», etc.