Joë BOUSQUET.

Lot 175
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Joë BOUSQUET.
[Paul Eluard.] Sans date [vers 1948]. Manuscrit autographe avec biffures, ajouts et corrections, à l'encre bleue et rouge, 19 pages in-4. Manuscrit de travail d'une étude consacrée à Eluard - “le plus grand poète de ce temps”. Il a été rédigé après la lecture des Poèmes politiques publiés en 1948 avec une préface d'Aragon à laquelle le manuscrit fait référence. Bousquet rend hommage à celui qui a su inventer la méthode que Rimbaud avait suggérée, la voyance comme être. Chez Paul Eluard, l'image est première. Elle est une aube et s'intravertit dans un mot qui est une forme. Or toute forme est le versant intérieur d'une autre forme : une menace pour le temps, une menace pour l'espace, le salut des deux ensembles. [...] On n'a plus le droit de méconnaître que sa poétique était une ontologie. Mystique de l'être, expérience, en partie ésotérique dont ses poésies, ses rêves nous ont partagé au jour le jour la récompense, inséparables de l'accession à une vie droite et entière. Sans se laisser aller à la rêverie, sans illusions lyriques, il a fondé sur des valeurs véritables un nouvel ordre moral. Ce manuscrit très corrigé, présentant certains passages repris et remaniés, des ajouts dans les interlignes, rend compte de l'importance qu'eut la rencontre de Bousquet avec les surréalistes et plus particulièrement avec la poésie d'Eluard qui le détourna “d'un dégoût plus vaste que mon malheur”, ainsi qu'il l'écrivait à Maurice Nadeau en 1945.
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