André BRETON.

Lot 197
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Estimation :
2000 - 3000 EUR
Résultats sans frais
Résultat : 2 500EUR
André BRETON.
Rêve du 7 février 1937. Réveil vers 3h5 du matin. Manuscrit autographe à l'encre verte, 1 page in-4 sur papier pelure. Récit autographe de premier jet d'un rêve dans lequel Oscar Dominguez peint un tableau, puis provoque un incendie. Il est illustré de deux petits dessins. ... Dominguez est devant moi en train de peindre. C'est probablement le matin, je me tiens près d'une fenêtre à laquelle je tourne le dos. Le tableau sur le chevalet se trouve à trois ou quatre pas de moi. D. paraît content et m'explique qu'il va maintenant pouvoir continuer à travailler. Son amie lui a dit que tant que durerait son service militaire, il n'avait qu'à peindre sans autre préoccupation et qu'une fois qu'il aurait réalisé les tableaux voulus, il serait toujours temps de passer à autre chose. Je suis très frappé par l'idée du tableau que je vois se former sous mes yeux. Ce sont des arbres qui se succèdent toujours pareils et rentrent les uns dans les autres. Ils sont au nombre de 6 environ. Chacun des noeuds est en réalité un arrière-train de lion et chaque lion lèche le sexe (féminin) du lion voisin. Les fesses et les parties sexuelles des lions sont violemment coloriées à la façon de celles des mandrilles mais le rouge et le jaune sont les couleurs dominantes. A partir du sexe, en cercles concentriques, les couleurs sont exactement coquelicot, rose et intérieur de brioche. [...] Breton note “une lacune malheureusement importante, regret très sensible de l'oubli au réveil”, puis poursuit son récit : Dominguez continue à peindre, mais dans une autre pièce, très sombre, et il a mis au point un moyen mécanique pour exécuter ses arbres-lions (“Je pense au réveil à une sorte de travail de forge”). Le peintre fait tomber “le feu bleu-vert qu'il apporte [...] dans une sorte de cuve rectangulaire très peu profonde, simple dépression plutôt dans le parquet”... Le feu se propage, contre lequel Breton lutte en vain. Je me précipite pour sortir, oubliant quelques secondes ma petite fille. Jacqueline, stupéfaite, me dit avec reproche quelque chose comme : “Comment, tu oublies ta petite fille !” Je la prends avec moi. Il s'inquiète de parvenir à sortir sans dommage du feu et craint que “la chair de l'enfant ne puisse résister comme la mienne à la brûlure”. Un médecin est là, qui l'interroge : Breton s'impatiente : En écrivant, sa conduite me fait plutôt penser à celle d'un douanier. Il me dit que Blum était là il y a quelques instants et qu'il est encore à proximité. Je cherche à l'apercevoir. Réveil. En marge, Breton a noté les événements vécus qui paraissent avoir influencé son rêve. Beau document. Provenance : André Breton (catalogue 42 rue Fontaine, 2003, partie du lot nº 2214 : la pièce est reproduite sur le site andrebreton.fr avec une étrange erreur de transcription : “Je suis très flatté par le début du tableau” au lieu de “Je suis très frappé par l'idée du tableau” : une manifestation de l'inconscient du transcripteur ?)
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