VALÉRY, Paul.

Lot 1619
Aller au lot
Estimation :
4000 - 5000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 3 286EUR
VALÉRY, Paul.
La Soirée avec monsieur Teste. [Paris, Le Centaure, 1896.] Petit in-4 [235 x 185] de (1) f., pp. [33]-44 : maroquin noir janséniste, dos à nerfs, tranches dorées sur témoins, étui (Alix). Édition pré-originale, extraite du tome II de la revue Le Centaure. “La Soirée avec monsieur Teste, un des textes les plus étroitement liés au nom de Valéry (Teste étant à tort indentifié avec lui), est aussi une des oeuvres en prose les plus célèbres de la fin du XIXe siècle” (Judith Robinson-Valéry). Envoi autographe signé : à Paul Léautaud // avec plaisir. // Val À l'époque de l'envoi, les deux auteurs étaient encore très proches. Ils se connurent au début des années 1890 au Mercure de France. Léautaud évoque à plusieurs reprises leurs relations dans son Journal. “C'est Mallarmé, je crois bien, qui décida de mes relations avec Valéry. Je l'avais jusqu'alors vu aux mardis du Mercure sans guère lui parler. Un mardi que j'allais au Mercure, j'entrai au bureau de tabac de la rue de Seine, entre la rue Saint-Sulpice et la rue Lobineau. Valéry en sortait. Il m'attendit et nous fîmes le chemin ensemble. Je ne sais plus ce qui l'amena à prononcer le nom de Baudelaire. Je lui répondis qu'il y avait un poète que je mettais bien au-dessus : Mallarmé. Depuis que je ne sais quelle sympathie me lie avec lui, nous en avons souvent parlé ensemble. Il devait même, un soir de cet hiver, m'emmener avec lui rue de Rome” (10 septembre 1898). Près de trente ans plus tard, le 23 juin 1927, il note : “J'ai fait beaucoup de réflexions sur Valéry, tous ces derniers temps. Un ami de jeunesse, à qui il arrive une si belle réussite, cela fait faire des réflexions. Je n'aime pas les vers de Valéry. Je les trouve le contraire de ce que j'estime être la poésie, je mets en fait que la plupart des gens qui les admirent n'y comprennent rien et il m'est arrivé souvent de traiter de bouffonnerie la célébrité qu'on lui a faite et de plaisanter ses admirateurs quand j'en rencontrais, comme ce pauvre Frédéric Lefèvre, à qui je dis un jour : « Comment va votre maladie valéryenne ? », comme Cassou, comme Souday. Il y a même dans les vers de Valéry des choses qui me font rire aux éclats - tant c'est d'une niaiserie sans borne.” L'exemplaire a appartenu à André Schück (I, 1986, nº 275). A cette époque, il était conservé dans une reliure des Maylander et se trouvait accompagné d'un mot dans lequel Valéry s'excusait auprès de Léautaud de l'état du volume dont toutes les pages sont maculées par l'humidité. Schück s'étant opposé à tout lavage, le volume est demeuré ainsi : il a été relié à nouveau, par Mme Alix, mais l'autographe qu'il contenait n'a pas été conservé. En français dans le texte, BN, 1990, nº 323 : notice de Judith Robinson-Valéry.
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue