Léon BLOY (1846 – 1917)

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Léon BLOY (1846 – 1917)
Ici on assassine les grands hommes. Avec un portrait et un autographe d'Ernest Hello. Paris, Mercure de France, 1895. In-8 carré de 32 pp. dont un portrait et un fac-similé, maroquin noir, double filet à froid sur les plats, dos à nerfs portant le titre et la date en lettres dorées, tranches dorées sur témoins, couverture conservée, étui (Honnelaître). Edition originale de cette apologie du pamphlétaire catholique Ernest Hello, mort dix ans plus tôt et dont l'oeuvre était, aux yeux de Bloy, maltraitée par sa veuve. Elle est constituée par le tiré à part à 252 exemplaires de ce texte paru dans le Mercure de France de décembre 1894. Portrait et fac-simile d'autographe d'Ernest Hello ; trois vignettes dessinées par Léon Bloy, dont une imprimée en or au verso de la couverture. Un des 9 exemplaires de tête sur japon impérial, enrichi sur le faux-titre de cet envoi autographe : A Marc Stéphane Quelqu'un qui vit encore Léon Bloy Depuis deux ans, le jeune journaliste et écrivain Marc Stéphane écrivait à Bloy des lettres admiratives et enthousiastes assorties de demandes de dédicaces sur des exemplaires qu'il se faisait fort de négocier à bon prix par l'intermédiaire d'une maîtresse libraire. Il lui avait également présenté un autre admirateur pittoresque, le capitaine de marine Brigand-Kaire - que Bloy remerciera en lui dédiant La femme pauvre - et ces deux afficionados venaient de le gratifier de deux envois de dix francs. A été jointe à l'exemplaire, soigneusement montée en tête, une longue et très belle lettre autographe signée (2 pages in-8) de Léon Bloy, datée du 2 mars 1895, adressée au dédicataire pour le remercier de deux récents dons d'argent. Comme souvent, l'écrivain use ici de tout son lyrisme pour brosser son personnage de persécuté n'espérant plus que dans le secours d'un sauveur envoyé par la Providence : « Je vous l'ai dit et vous l'avez vu. Je ne peux plus me sauver moi-même. Nul de ceux que j'ai secourus naguère - et ils sont assez nombreux - ne ferait un geste pour m'empêcher de périr. Certains que j'ai aimés au point d'aventurer ma propre vie et de me condamner volontairement à des tortures, dans mon désir d'alléger leurs maux, sont devenus mes pires ennemis et se réjouiraient d'apprendre que j'ai succombé [...] Votre intervention qui m'a paru avoir quelque chose de surnaturel, tellement elle se présentait à point, a ranimé tous mes vieux espoirs. Qui sait, cher ami, si vous n'êtes pas mystérieusement désigné pour procurer la délivrance de Léon Bloy, du seul écrivain, peutêtre, qui ait une valable oraison funèbre à vociférer sur le catafalque breneux et déliquescent de la société chrétienne ». Il conclut par ce post-scriptum : « L'exemplaire de la Chevalière vous attend chez moi. Ne craignez pas de venir me voir. Songez que vous êtes absolument le seul être humain qui se dérange pour moi, et dites-vous que chacune de vos visites est un bienfait ». Cette lettre a été reproduite intégralement par Joseph Bollery (tome III de sa biographie de Léon Bloy, Paris, Abin Michel, 1954, pp. 171-173), qui relate en détail les circonstances curieuses de la rencontre entre Bloy et Stéphane. Il cite également le présent exemplaire, auquel Bloy se réfère lui-même dans son journal en date du 27 février : « Stéphane [...] était déjà pourvu d'un exemplaire sur japon que j'ai paraphé avant-hier ». Superbe exemplaire, en parfaite condition.
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