François de CHATEAUBRIAND

Lot 61
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François de CHATEAUBRIAND
Lettre autographe, à la Vallée jeudi 6 octobre [1814], à la duchesse de Duras; 3 pages in-4 (petite déchirure par bris de cachet). Belle lettre sur ses succès d'écrivain politique et son amour de la mer. «Vous avez bien raison, chère soeur, un homme d'affaires auroit fait tout cela sans vous, et vous me fussiez restée». Il lui écrit à Dieppe. «Voyez ma destinée! Je crois que si vous et M. de D[uras] eussent été ici, j'étois Pair». Il a fait un article anonyme dans le Journal des débats [4 octobre, en réponse au Mémoire au Roi de Carnot]: «Il a eu un tel succès, le Roi en a été si content, que le chancelier et le ministre de la Police m'ont fait remercier: le premier m'a fait dire que le Roi désiroit me charger de quelque autre chose. Revenez donc travailler à me faire rester: vous eussiez bien tiré parti de ceci. Car il est si clair à présent, même à leurs yeux, que je suis à peu près le seul écrivain dans ce moment que le Public écoute: pourquoi donc se priver d'une arme qui est entre leurs mains? Le journal où étoit l'article se vendoit le soir un petit écu. Tous les partis et toutes les opinions ont été contents: là-dessus il n'y a eu qu'une voix. Revenez donc: dites à la mer toutes mes tendresses pour elle; dites-lui que je suis né au bruit des flots, qu'elle a vû mes premiers jeux, nourri mes premières passions et mes premiers orages; que je l'aimerai jusqu'à mon dernier jour; et que je la prie de vous faire entendre quelquesunes de ses tempêtes d'automne. Pensez aussi que j'ai habité Dieppe trois mois; que je me suis promené souvent sur le haut des falaises de la côte; que j'ai appris à faire l'exercice sur les galets de la grêve; et que tandis que le caporal me disoit: "charge en quatre temps! arme à gauche!" je regardois avec des yeux d'envie la vague qui se brisoit sur la rive et le long de laquelle j'avois plus de désir de me promener et de rêvasser que d'obéir au caporal. Revenez chère soeur; revenez. Et comptez à jamais sur votre pauvre frère». (CG II 66
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