François de CHATEAUBRIAND

2 Lettres autographes, Londres 5 et 9 juillet 1822, à la duchesse de Duras; 2 et 5 pages in-8 (lég. mouill. et petite fente à la 1ère). Lettres inédites sur l'affaire des MILLE ET UNE CALOMNIES, et sa probable désignation pour le Congrès. 15 juillet. Il n'a cessé de travailler à l'affaire de cette «correspondance», par une autre personne que Bertin. «Il paroît que les cartons seront faits, mais qu'importe? Quand vous serez tranquillisée sur ce point, vous serez folle sur quelque autre: avec vous ce n'est pas le repos qu'il faut chercher. [...] Les Lettres les plus tendres et les plus affectueuses ne vous font rien. Laissons donc tout aller à la Providence. Je ne tiens pas plus que vous aux choses de ce monde; je n'attachois même de prix au Congrès que pour vous revoir bientôt; je fais de la politique par métier et non par goût»... 9 juillet. Il est exaspéré que la duchesse ait encore des soupçons à son égard: «vous voilà en fonds pour de nouvelles injustices; c'est une pierre d'attente pour vos lettes à venir. Vraiment cela est odieux et vous devriez mourir de honte»... Il est toujours convaincu d'ailleurs que «la correspondance ne paraîtra que cartonnée», et que son imagination lui aura donné des chagrins inutiles... Puis il parle du nouveau bal qu'il a donné la veille, «choisi, select, mais du dernier fashionable. Nous n'étions que deux cent cinquante personnes. Lord Bristol a dîné chez moi samedi» avec Lord Londonderry, le duc de Mouchy, le duc de Guiche, etc.: «c'est un homme excellent, et j'y suis tout à fait attaché»... Sans être sûr du Congrès [de la Sainte-Alliance], il a «de fortes espérances. Je n'ai décidément que deux rivaux: Blacas et Mathieu, lui-même. Si le Congrès n'a pas lieu en Italie (et je crois maintenant qu'il sera à Vienne ou à Varsovie) j'évite la rivalité de Blacas. Reste Mathieu, s'il veut y aller, et il le voudra peut-être surtout si Lord Londondery y va. À cela, je n'ai rien à opposer. Mais nous n'en sommes pas encore là»..