François de CHATEAUBRIAND

3 Lettres autographes, [Londres] 3 et 6 septembre 1822, à la duchesse de Duras; 9, 3 et 1 pages in-8. Sur son départ de Londres et sa nomination officielle au Congrès de Vérone. Mardi 3 septembre. «Tout va bien ici pour nous. Ma nomination qu'on a vue dans les journaux, a fait un plaisir extrême aux ministres. J'ai vu le Duc de Wellington, Lord Bathurst, Lord Liverpool. J'ai eu les plus intéressantes conversations avec eux. Le Duc de Wellington part jeudi. Il m'a dit qu'il vous verroit en passant à Paris. Ce qu'il y a de très bon, c'est qu'il n'ira aussi qu'à Vienne. Il n'ira pas au congrès; ainsi Mathieu [de Montmorency] ne pourra céder à la tentation d'aller à Vérone. Cela m'assure plus particulièrement le Congrès, mais nous verrons quand je serai à Paris si je dois y aller. Vous avez sans doute remarqué que L'Étoile, journal de Mathieu et fait par ce petit intrigant de Genoude, a nié ma nomination au Congrès le jour même où Mathieu m'écrivoit quatre pages pour m'apprendre que j'étois nommé; le Moniteur, le lendemain, a répété l'article de l'Étoile. Que dites-vous de cela? Tant de fiel entre-t-il dans l' âme des dévots! Je verrai le Roi vendredi, ainsi [...] je ne me mettrai en route que dimanche huit. Je n'en suis pas très fâché, parce que j'aurai le temps de recevoir mon congé. Cela sera plus régulier; je ne paroîtrai pas très empressé et Villèle paroit désirer cette marche mesurée. On n'aura rien à me reprocher. [...] Tous les procédés et toutes les patiences seront donc de mon côté, et je serai mieux placé pour agir fortement si le cas l'exige. Je crains aussi comme vous Caraman et Pozzo à Vienne. Mais j'y serai défendu par le Cte Bernstorff et le Prince Esterhazy et d'ailleurs il faut bien que Mathieu revienne. Et alors comment ne pas m'envoyer à Vérone? Mais il faut absolument que je commence par Vienne. [...] Je ne puis pas rester ici plus tard que le huit. Le Duc de Wellington sera parti, le roi retourne à la campagne. Je n'aurai plus rien absolument à fai