Claire de Kersaint, duchesse de DURAS

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Claire de Kersaint, duchesse de DURAS
Manuscrit autographe, [Souvenirs de mars 1815]; 9 pages petit in-4. Souvenirs inédits sur la fin de la première Restauration et l'annonce du retour de Napoléon, probablement écrits en vue de son projet de mémoires. «Longtemps avant le 5 mars tout le monde, c'est-à-dire tous les gens raisonnables prévoyaient un changement dans les affaires, quelques personnes croyoient au retour de Bonaparte», suscitant l'incrédulité et la moquerie; Mme de Duras souligne les erreurs du gouvernement, le manque de direction des affaires (certains ministres comme l'abbé de Montesquiou, MM. de Blacas et Beugnot «se laissoient gouverner par leurs entours»), les intrigues, les faveurs, le ralentissement des «vigoureuses institutions de Bonaparte», les nominations impolitiques, etc. Or «le mépris amène toujours des catastrophes en France»... Ce fut Chateaubriand qui, le lundi [6 mars], annonça la nouvelle à la duchesse: «Bonaparte est débarqué! À ce mot tout mon sang se concentra vers mon coeur. En un instant la perte de la France, la nôtre, existence fortune patrie, tout fut perdu à mes yeux»... Aussitôt, elle se précipita chez ses gens d'affaires pour faire des ventes réelles ou simulées de ses biens: «je trouvai des difficultés partout, l'idée du retour prochain de Bonaparte détruisoit toute confiance [...] je voyois cet édifice si nouveau prêt à crouler sur ma tête»... Elle fait une relation animée de l'agitation provoquée par les dépêches télégraphiques, le départ de Monsieur, l'attente de la réunion des Chambres, les faux espoirs d'une usurpation d'identité, puis l'interruption des communications due à une tempête qui fit rage même à Paris: «en effet, nous étions bien près du naufrage»... Le surlendemain, son inquiétude la conduisit chez les Orléans, au Palais-Royal: «je crois voir M. le Duc d'Orléans lui-même tout pâle, entre sa femme et sa soeur toutes deux décomposées», ils ne recevaient pas, mais elle rencontra dans la cour l'abbé de Saint-Phar, «il me dit tout est perdu, Bonapart
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