BAINVILLE (Jacques)

Train de plaisir pour Berlin. Sans lieu ni date [fin décembre 1929]. Manuscrit autographe signé Jacques Bainville: 3 pp. in-8. Manuscrit autographe de premier jet. Réflexions engagées sur l'aveuglement des conservateurs français par l'un des intellectuels les plus brillants de l'Action française. Avec ironie, Jacques Bainville note qu'un train a emmené "la fleur de nos démocrates chrétiens" à Berlin participer à la conférence catholique franco-allemande qui se tint les 20 et 21 décembre 1929. Tout un train qui contenait la fleur de nos démocrates chrétiens était parti ces jours derniers pour Berlin afin de rencontrer la fleur du parti du Centre qui est le parti catholique allemand. (...) Et les Français venaient avec cette illusion qu'on allait parler de paix, d' idéal, de civilisation, d' humanité sous le signe de la croix. Les Allemands les ont écoutés puis leur orateur, Mgr Ulitzka, a pris la parole. (...) Cet ecclésiastique mène, en Haute-Silésie, une violente campagne contre les Polonais pour leur faire rendre cette province à l'Allemagne. C'est un nationaliste fougueux. Et il avait dit à nos démocrates-chrétiens, qui n'en revenaient pas, que l'Allemagne en avait assez de faire toujours tous les sacrifices à la paix, que la France, en exigeant le respect des traités, rendaient le rapprochement impossible et qu' il y'aurait de rapprochement sincère que le jour ou le Reich aurait retrouvé les territoires qui, selon la conscience allemande, lui ont été enlevés par la force (...). Tous les Allemands pensent ainsi (...). C'est la doctrine de l'Allemagne tout entière qu' il ne peut pas y avoir de vraie paix si les frontières ne sont pas rectifiées, si l'annexion de l'Autriche n'est pas autorisée, si la Haute-Silésie reste polonaise, si la Prusse orientale continue à être séparée du reste de l'État prussien par le couloir de Dantzig. Après quoi, bien entendu, l'Allemagne demandera plusieurs autres choses, (...), ses colonies ce qui va sans dire, avec l'Alsace et la Lo