MALRAUX (André)

L'Art est une conquête. Discours au 1er Congrès des écrivains soviétiques. Sans lieu ni date [juillet-août 1934]. Manuscrit autographe: 4 pages ½ in-12 et 1 f. de titre sur papier à en-tête de la NRF. Précieux manuscrit autographe du discours prononcé par André Malraux le 23 août 1934 à Moscou devant le premier Congrès des écrivains soviétiques. Seul manuscrit connu de ce discours fondateur: il a échappé aux éditeurs de la Pléiade qui n'ont retrouvé qu'un dactylogramme, conservé à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet à Paris. Le manuscrit offre des variantes et des passages inédits, raturés, ainsi que des annotations marginales en vue de l'allocution. Il est incomplet de la dernière partie. Le discours a été publié dans le Journal de Moscou, le 1er septembre 1934, et dans la revue Commune, en septembre-octobre 1934. La mise au pas de l'intelligentsia russe. Durant les premières années du régime soviétique, la définition de l'art révolutionnaire fut accompagnée d'atermoiements et divisions. Ce n'est qu'en 1934 que le premier Congrès des écrivains soviétiques marqua le ralliement des artistes communistes à une esthétique commune. Désormais, tout "ingénieur de l'âme", selon la formule de Staline, se devait d'obéir au réalisme socialiste dont les principes furent ardemment défendus par les porte-paroles officiels, Maxime Gorki et Jdanov. Plusieurs intellectuels européens répondirent à l'appel et participèrent aux travaux: les délégués se nommaient Louis Aragon, Paul Nizan, Klaus Mann... Même André Gide, absent, y fit lire une communication. Ils ignoraient alors le prix de cette union fêtée en grande pompe: les arrestations et procès à l'encontre de ceux qui refusaient de prêter serment allaient déjà bon train. Sur les 591 participants au congrès, près de 200 seront victimes des purges. André Malraux, lui, s'exprima le 23 août. S'il se plaçait d'emblée dans le camp de l'art révolutionnaire, s'il soulignait le lien qui l'unissait à l'Union soviétique, il insista sur