HERRIOT (Edouard)

Grandeur et poésie de notre temps. Les miracles de la science. Université des Annales, 1er décembre 1937. Manuscrit autographe signé: 27 pp. ½ in-folio. Manuscrit autographe signé, avec additions et corrections, d'un discours prononcé le 1er décembre 1937; il a ensuite paru dans la revue Conferencia du 15 février 1938, dont on joint un exemplaire. Le président de l'Assemblée nationale Édouard Herriot célèbre l'oeuvre des savants mise en valeur dans le nouveau Palais de la Découverte. "L'impression essentielle que j'ai emportée du palais de la Découverte, c'est celle d'un formidable champ de bataille où se livrerait incessamment le duel entre la matière et de l'esprit." Herriot évoque ensuite les mathématiques, "musique silencieuse", prenant "un essor considérable pour guider et soutenir les progrès des autres sciences", le "monde intraatomique" de la physique, la synthèse organique pratiquée par les chimistes depuis le milieu du XIXe siècle, l'astronomie, les transports et la communication. Admiratif devant tant de progrès, Herriot n'en oublie cependant pas les revers: Il ne serait pas loyal de noter seulement les effets bienfaisants de la science. Nous lui devons beaucoup de malheurs. Elle a supprimé des fléaux; elle en a créé d'autres. L'aéroplane facilite les communications des hommes; mais il multiplie aussi les moyens de les détruire. La synthèse chimique nous a donné les parfums; elle nous a donné les explosifs. Nous lui devons la barbarie infâme des gaz asphyxiants. On nous menace de la guerre des microbes. La puissance de la mécanique réduit les moyens de défense personnelle de l' homme. Que peut faire, contre une mitrailleuse, le plus beau courage. La science arme le crime privé et la guerre, ce crime public. Je pense que l' homme découvreur de tant de merveilles ne doit pas se laisser humilier. Je crois, avec Descartes, qu' il doit ériger et maintenir sa pensée comme un élément stable au centre du monde (...). Il ne faut pas que Prométhée se laisse de nouv