BENJAMIN (René)

L'Anniversaire de la révolution espagnole: le général Franco. Sans lieu ni date [Juillet 1937]. Manuscrit autographe signé: 24 pp. ½ in-4. Manuscrit autographe signé du compte rendu d'une visite chez Franco. Il a paru dans le journal maurassien Candide le 22 juillet 1937, un an après le début de la guerre civile. Il offre ratures et corrections. Le manuscrit porte le cachet de Candide et des annotations de l'imprimeur. Récit d'une rencontre avec le Caudillo à Salamanque qui ne fut pas, comme avec Mussolini, "un dialogue frappant dans l'oreille", note perfidement René Benjamin, ajoutant: "Ce n'est pas elle qui a été touchée; c'est le coeur." Le journaliste décrit longuement l'apparence de Franco dont l'aspect et les propos dénotent le grand soldat. L' homme est délicieux.... Et mystérieux. C'est un miracle de tendresse et d' énergie, de tendresse parce qu' il est fin, d' énergie parce qu' il est loyal. Le front est beau: c'est le front d'un esprit clair. Les sourcils sont bien dessinés sur deux yeux bons et chauds, où ne cessent de courir des étincelles d'argent. Ai-je vu deux yeux plus attentifs, où se lise une âme plus désireuse de faire ce qu'elle doit? (...) Notre presse (...) a pris l' habitude de joindre son nom à ceux de Mussolini et d'Hitler; mais ces deux chefs de peuples ne sont pas des chefs d'armées. Leurs uniformes sont de parade. Ils ne se sont mesurés qu'avec des hommes, sans avoir à combattre ni la nature ni l'artillerie. Franco se désole du sort de la France: "Pourquoi, mon Dieu, pourquoi la France se laisse-t-elle empoisonner comme elle fait? On empoisonne les jeunes; on empoisonne les failles! Il ajouta doucement, sans forcer le ton; - C'est une race si douée! Mais... comme la nôtre, la demi-instruction a diminué chaque jour!" Il évoque également le rapatriement d'intellectuels exilés en France: "Le Général développa l'intérêt qu'il y aurait sans doute à les accueillir, si l'on voulait préparer, comme on l'a dit, une Espagne nouvelle, accessible à