MASEREEL (F.)

La Ville. Paris, Morancé, 1925, in-4°, maroquin noir, sur le plat supérieur pièce de maroquin gris foncé figurant, par des filets rehaussés de blanc, une ville industrielle, en bas à droite, pièce rectangulaire de maroquin tabac ornée d'un décor à froid figurant un agent réglant la circulation, décor répété sur même maroquin dans l'angle inférieur du plat, l'ensemble serti de fenêtres stylisées dessinées par des filets à froid, sur la première est posé un pot de fleurs mosaïqué à l'or et maroquin rouge, dos lisse, sur le plat inférieur, légèrement décentrée, fenêtre donnant sur un ciel étoilé avec rehauts d'or, bordure intérieure de même maroquin, doublure et gardes de soie moirée noire, couverture et dos, chemise et étui gainés de maroquin noir (Paul Bonet, [1929]). Frans Masereel (1889-1972), peintre, dessinateur, illustrateur et surtout « maître graveur ». Proche de Henry Van de Velde, Stefan Zweig, Émile Verhaeren, Thomas Mann et Romain Rolland, Masereel compte parmi les grands maîtres des arts graphiques de l'Europe de l'entre-deux-guerres. Ses romans « en images » lui valent une réputation internationale de xylographe. La vie dans les années 20. Avec ces 100 bois gravés, Masereel se présente en chroniqueur d'une époque, dépourvu de pudeur, se penchant tour à tour sur des scènes intimes ou publiques, vues, places, cirque... Une reconnaissance tardive. En artiste engagé, Masereel aurait souhaité que ce roman ne fasse pas l'objet d'un petit tirage, très vite absorbé par quelques centaines de bibliophiles, d'autant qu'il considérait ces planches parmi ses oeuvres les plus réussies. Il paraît donc la même année en deux éditions, chacune de 250 exemplaires : une édition allemande chez Kurt Wolf à Munich, et une autre française, chez Albert Morancé à Paris. Malgré une seconde édition française en 1928 par la galerie Billet, il faudra attendre la co-édition franco-germano-helvético-hongroise de 1961 pour que La Ville soit découverte du grand public. Suivront alors une