FRANCE (Anatole).

L'Affaire Crainquebille. 62 compositions de Steinlen, gravées par Deloche, E. et F. Florian, les deux Froment, Gusman, Mathieu et Perrichon. Paris, Edouard Pelletan, 1901. Grand in-8, maroquin janséniste orange, dos à nerfs, bordure intérieure de maroquin orange filetée et fleuronnée or, doublures et gardes de soie brochée, couvertures et dos conservés, tête dorée, non rogné, étui (Franz). Édition originale, tirée à 400 exemplaires ; celui-ci sur vélin à la cuve des papeteries du Marais. Premier tirage des 63 bois gravés d'après Steinlen. Le manifeste rédigé en 1896 par l'éditeur Edouard Pelletan avait pour ambition de réhabiliter la gravure originale sur bois. Parmi les 58 livres qu'il a produit, il en est deux qui sont emblématiques du renouveau : L'Affaire Crainquebille (1901) et la Chanson des gueux de Richepin (1910). Deux ouvrages où la sensibilité de Steinlen est bien à l'unisson des sujets traités. Crainquebille, pauvre marchand des quatre-saisons, voit sa vie brisée à la suite d'une erreur judiciaire. Ami de tous les déshérités, Steinlen est celui de Crainquebille qui pousse sa misère dans un Paris populaire. « Il s'est plu à illustrer les rêves d'une génération généreuse qui croyait avec Anatole France à l'avènement de temps meilleurs... » (Claude Roger Marx). (Rahir, Bibliothèque de l'amateur, p.432.- Ray, The Art of the French Illustrated Book, 1700 to 1914, n° 339 et p. 532. « Steinlen's rendering of the streets and people of old Paris is not inferior to Lepère's ».- Crauzat, L'OEuvre gravé de Steinlen, n° 615). Bel exemplaire en maroquin de l'époque.