DE CHIRICO Giorgio

Lettre autographe signée, 4 pages pleines in-4 ; Rome, 11 novembre 1947. Trous de classement touchant l'écriture, petits manques dans les coins inf. droit de trois feuilles, papier légèrement froissé. Pièce jointe. Extraordinaire missive relative à son art, à ses expositions, a de faux tableaux, et à certaines personnes « perfides, malveillantes et haineuses » qui l'entourent. Il envoie la photo d'un faux tableau, vendu à Milan pour 400.000 lires, et voudrait connaître le parcours de cette oeuvre désormais à l'origine d'un procès. « ... Appena io vidi il quadro mi accorsi che era falso, ma uno di quei falsi così sfacciatamente falsi, che si riconoscono a un chilometro... ». De Chirico décida alors d'enfermer le tableau dans une armoire et menaça de le faire séquestrer. Cette réaction mit le propriétaire dans une vive colère : « ... giurò che il quadro era vero, mi fece vedere un mucchio di timbri e di pezzi di carta attaccati dietro sulla tela con sopra scritto Galleria del Milione, collezione Valdameri... ; io non mi lasciai commuovere... », etc. Peu avant, cette même personne s'était rendue chez lui dans le but d'acheter un tableau « métaphysique » de bonne qualité qu'il lui proposait pour 300.000 lires, puis elle avait disparu. Il se souvient d'avoir vendu en 1933 une oeuvre métaphysique semblable au faux qu'il vient de voir et qui est « ... una bruttissima e grottesca copia di quello... » : les couleurs sont trop claires, frottées sur la toile et trop diluées ; les ombres sont d'un beige qui n'a rien à voir avec le ton de celles qu'il avait l'habitude de faire à cette époque, « ... il fumo della locomotiva sembra come spinto dal vento, mentre nei quadri metafisici autentici è sempre globo fermo sulle ciminiere... », etc. De Chirico fait une analyse minutieuse du faux tableau (plus de trois pages), puis aborde un problème soulevé par le revendeur laissant entendre qu'il arrivait parfois à De Chirico de signer quelques années plus tard ses toiles peintes à une épo