CÉLINE (Louis-Ferdinand). - Lot 122

CÉLINE (Louis-Ferdinand). Mort à crédit. Roman. Paris, Denoël et Steele, 1936. Fort in-8 [220 x 150 mm], 698 pp., la dernière non chiffrée : broché, non coupé, couverture crème imprimée, rempliée, étui-chemise de l'éditeur, boîte en maroquin noir, dos à nerfs. Edition originale. Un des 47 premiers exemplaires sur Japon impérial; celui-ci hors commerce. Le roman d'inspiration autobiographique fut éreinté lors de la parution. On en dénonça l'obscénité, on parla de «florilège de vespasienne». L'éditeur Robert Denoël en avait pourtant voilé les passages les plus audacieux tout en se lamentant : «Nous avions manqué le Goncourt nous ne raterons pas la correctionnelle». Exemplaire du tirage hors commerce, non censuré. Au verso de la dédicace à Lucien Descaves figure cette note : «A la demande des éditeurs, L.F. Céline a supprimé plusieurs phrases de son livre, les phrases n'ont pas été remplacées. Elles figurent en blanc dans l'ouvrage.» Seuls les 117 exemplaires hors commerce, tirés sur quatre papiers différents, ne sont pas mutilés. Précieux envoi autographe signé sur le feuillet liminaire A Bécart, l'homme du sang et l'excellent ami, L.F. Céline A Suresne ! à la guerre ! Le docteur Auguste Bécart (1896-1954), fervent militant doriotiste et ami intime, accompagna Céline lors du voyage à Berlin en 1942. Leurs liens semblent s'être distendus après la Libération du fait que Bécart avait bénéficié d'une immunité que l'exilé lui enviait : Bécart était un très grand ami de Doriot et grand militant du PPF. « Il s'est démerdé - c'est un bon byzantin. Byzance a duré 7 siècles... Je suis un misérable con... » (Lettre du 15 juin 1949). Exemplaire de choix, conservé tel que paru dans l'étui de l'éditeur.